Mercure

En nous éloignant un temps soit peu du Soleil le long de l’écliptique, nous croisons l’orbite de Mercure à une distance moyenne de 58 millions de kilomètres soit entre 0,31 et 0,47 unités astronomiques en fonction de sa position sur son orbite. Je vais tenter de vous présenter cette planète curieuse en quelques paragraphes.

Cette planète est très difficile à observer du fait de sa proximité par rapport au Soleil ( 45 986 000 km au périhélie (point le plus proche sur l’ellipse dessiné par l’orbite) et de 69 817 000 km à l’aphélie (point le plus éloigné) ). En effet Mercure se couche et se lève environ deux heures après et avant le soleil (elle se situe à 28° du soleil sur la voûte céleste), ce qui laisse peu de temps pour la repérer et l’observer tant pour les amateurs que pour les professionnels. Cette observation n’est d’ailleurs possible qu’avec un ciel très clair et dégagé, Mercure étant très basse sur l’horizon . A l’oeil nu on ne la différencie des étoiles que par son mouvement très rapide (trop pour une étoile mais moins qu’un satellite artificiel ). Au télescope, son observation très difficile ne permet guère de voir des choses intéressantes à sa surface mais reste un bon exercice de repérage planétaire ; Copernic à sa mort s’attristait de l’avoir jamais vu et l’astronome Delambre ne l’aperçue qu’une seul fois, aussi ne désespérez pas si vous ne la trouvez pas de suite.

Mercure est une des planètes telluriques de notre système solaire (la première en partant du soleil), la plus petite d’ailleurs elle est légèrement plus volumineuse que la lune avec un diamètre de 4 878 kilomètres, mais beaucoup plus dense car elle possède un noyau important et très riche en fer. Son noyau occupe 42% du volume de la planète et représente 80% de sa masse soit 3,3 10e23 kg (la Terre 18 fois plus lourde).

Une révolution complète mercurienne dure un peu moins de 88 jours terriens, la rotation autour de son axe d’un angle de 7% par rapport à l’écliptique s’effectue en 58 jours et 15 heures. En deux année mercurienne il ne se passe que trois journée mercurienne, l’année mercurienne dure un jour et demi, dur de faire un calendrier mercurien non ?

Les véritables connaissances (vérifiées et confirmées) que nous avons de Mercure nous viennent principalement des trois passages de la sonde Mariner 10 à proximité de cette astre de 1974 à 1975. Son premier passage révèle une surface planétaire couverte de cratère et confirma l’existence d’une atmosphère cependant extrêmement ténue et essentiellement composée d’hélium. Cette atmosphère pourrait être issue de résidu de vent solaire capturé par la gravité de la planète. Le dernier passage permit d’étudier le champ magnétique très important de Mercure (indice qui combiné à la forte densité de cette astre nous permet de supposer la nature du noyau de ce dernier soit en fer soit en mélange de fer et nickel)

Les plus chanceux ou les mieux équipés apprécieront de savoir que grâce au télescope on a pu cependant observer des phases comparables à celle de Vénus et même soupçonner l’existence d’une atmosphère avec l’observation d’un anneau plus clair lors de ses passages devant le Soleil. Décrit en premier par Plantade, lors du transit de 1736 devant notre étoile, il fut longtemps contesté avant d’être officiellement validé par les observation de la sonde Mariner 10. A une époque (fin XIXème) quelques astronomes se sont amusés à imaginer le climat mercurien si la présence d’une atmosphère se trouvait confirmée ce qui à donna lieux à des descriptions d’un mondes mercurien imaginaire assez rigolotes.... En effet la proximité du soleil sous entend une température caniculaire à la surface, même avec l’existence d’une atmosphère protectrice l’impact des rayons solaires resterait extrêmement important.

Les amateurs de défis pourront tenter l’observation durant les premières heures de la nuit ou juste avant l’aube. En effet Mercure a été observé avec des jumelles ou à l’œil nu. Cependant n’espérez pas observer les cratères mercurien, la planète trop éloignée et proche du Soleil ne vous dévoilera pas sa surface. Une observation de la surface lunaire vous donnera une idée de la surface Mercurienne. Pour information l’une des formations les plus importante du relief Mercurien est le bassin Caloris : 1 300 kilomètres (800 miles) de diamètre sans doute crée par l’impact d’un astéroïde. Les seules images qui existent sont celle prise par la sonde et le resteront sans doute longtemps. Pour les années futures trois projets sont à l’étude qui pourraient nous rapporter des informations sur cette planètes méconnue :